Un vaccin potentiel contre le coronavirus “génère assez d’anticorps pour combattre le virus”
Un million de cas de contamination. C’est le nouveau bilan recensé à l’heure où la pandémie de coronavirus continue de se propager dans les quatre coins du monde. Avec des chiffres qui explosent aux Etats-Unis et un pic attendu dans les prochains jours en France, les données se font inquiétantes quant à la maladie qui touche aujourd’hui près de 180 pays. Alors qu’un tiers de la planète vit désormais en confinement, les chercheurs continuent, quant à eux, d’explorer différentes pistes pour tenter de mettre fin à cette crise sanitaire d’envergure mondiale. A Pittsburgh, dans l’ouest de la Pennsylvanie, des scientifiques américains ont annoncé qu’un vaccin potentiel contre le coronavirus aurait montré des résultats prometteurs sur des souris. L’information a été relayée par Reuters.
Les résultats ont été annoncés ce jeudi par l’équipe de chercheurs de l’école de médecine de l’université de Pittsburgh, aux Etats-Unis. Ces derniers auraient été en mesure de progresser assez rapidement en raison de précédentes recherches menées sur le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV) et le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV). Andrea Gambotto, professeure associée à Pittsburgh explique que les informations obtenues leur “ont enseigné qu’une protéine spécifique, appelée protéine de pointe, est importante pour induire une immunité contre le virus” avant d’ajouter “Nous savions exactement où chercher pour combattre ce nouveau virus”.
“Assez d’anticorps pour contrer le virus”
Le vaccin testé sur des rongeurs aurait démontré une capacité à produire une réponse immunitaire contre le nouveau coronavirus, à des niveaux susceptibles de prévenir l’infection, selon les scientifiques. Ce prototype de vaccin a été nommé PittCoVacc et aurait généré suffisamment d’anticorps en deux semaines pour combattre le Covid-19.
Les chercheurs restent tout de même prudents et soulignent que les rongeurs n’ayant pas été suivi pendant assez longtemps, il est encore trop tôt pour savoir si la réponse immunitaire contre le virus va durer et pour combien de temps elle pourrait se prolonger.
Ils révèlent également que des tests similaires menés sur des souris avaient démontré que leur vaccin expérimental contre le MERS avait produit suffisamment d’anticorps pour neutraliser le virus pendant au moins un an, ajoutant que pour l’heure, “les niveaux d’anticorps des animaux vaccinés contre le SARS-CoV-2 semblent suivre la même tendance”, rapporte Reuters en faisant référence à l’étude publiée dans la revue médicale Lancet.
L’espoir des scientifiques
Si les résultats semblent encourageants, des essais cliniques humains doivent encore être menés pour confirmer l’efficacité du candidat-vaccin. Ce dernier se présenterait sous forme de patch, à placer sur le doigt. Interrogé par CBS Pittsburgh, le Dr Louis Falo, co-auteur de l’étude explique que ce dispositif “ressemble à un pansement avec des centaines de petites aiguilles (…) dans lesquelles on incorpore directement le vaccin”. Pour le scientifique, il s’agirait d’une “approche sûre” qui n’inclut “aucun saignement ou douleur puisque les aiguilles ne sont pas assez longues pour atteindre la circulation ou les nerfs”. Ces micro-aiguilles feraient la largeur d’un cheveu humain et un demi-millimètre de longueur, peut-on lire sur le site américain.
mini seringue
Le Dr Falo confie par ailleurs qu’ils ont déjà entamé la procédure pour obtenir l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) pour une première phase d’essais cliniques humains, mais que ce processus est long et peut durer plusieurs années. Selon Reuters, l’équipe de Pittsburgh espère pouvoir commencer dans les prochains mois.
En outre et à l’heure où le monde entier semble s’être lancé dans une course effrénée pour un traitement ou un vaccin contre le Covid-19, le Dr Falo souligne que la seule compétition qui existe aujourd’hui est la compétition avec la pandémie. Pour le scientifique, il est indispensable de privilégier la collaboration des chercheurs en concluant “le véritable ennemi ici, c’est le virus”.