Fumer, augmente-t’il le risque de souffrir de complications liées au coronavirus ?
Si nous sommes tous vulnérables face au coronavirus, certaines personnes le sont davantage et risquent de développer des complications graves. Une étude chinoise relayée par France 3 a récemment démontré que les fumeurs faisaient partie des personnes à risques et que le tabac augmentait considérablement les chances de contracter une forme sévère de la maladie. Explications.
Selon une étude réalisée par des chercheurs chinois, les fumeurs sont plus susceptibles de contracter des formes graves du coronavirus et de souffrir de complications que les non-fumeurs.
Les conséquences désastreuses du tabac sur le système immunitaire
C’est bien connu, le tabac cause des dommages conséquents au corps humain sur de nombreux niveaux. Il est important de rappeler que parmi les conséquences ravageuses du tabagisme sur la santé, on retrouve un affaiblissement du système immunitaire.
La tabacologue Gabrielle Errard-Dubois explique pourquoi les fumeurs sont plus vulnérables aux virus et maladies que les non-fumeurs : “Les fumeurs présentent une inflammation chronique des muqueuses ORL et bronchiques, due à la fumée de la cigarette. Cela met à mal le système immunitaire de la personne, les barrières défensives étant moins efficaces, le terrain est propice aux agents pathogènes.”,précise-t-elle.
Lorsqu’elles sont constamment exposées aux milliers de substances irritantes que contient la fumée de cigarette, les muqueuses peinent à se défendre des virus et bactéries et se transforment en un environnement propice à leur propagation.
Des risques considérablement plus élevés pour les fumeurs
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Il a été démontré qu’en sus de fortement affaiblir le système immunitaire, le tabagisme expose les fumeurs à des risques plus élevés de contracter une infection à coronavirus sévère ou très sévère.
La Chine étant le premier pays à avoir souffert du coronavirus, des chercheurs chinois ont mené une étude afin d’évaluer l’impact du tabagisme sur le risque de développer une forme sévère du coronavirus. Les résultats de l’étude, qui ont été publiés dans New England Journal of Medicine, sont implacables : les fumeurs sont sensiblement plus nombreux que les non-fumeurs à développer une forme sévère du COVID-19. De surcroit, 12% des fumeurs infectés par le coronavirus développent une forme “très sévère” face à 5% de non-fumeurs.
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Le Dr. Géraldine Compte-Nguyen met en garde les fumeurs contre les risques qu’ils encourent : “Un fumeur aura 133% de risques majorés de passer en réanimation ou de décéder. L’augmentation est considérable !”, prévient-elle.
Des risques pour l’entourage du fumeur
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le coronavirus se transmet d’une personne infectée à une autre “par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou par la bouche lorsqu’une personne tousse ou éternue”.
Yves Martinet, professeur de pneumologie à la Faculté de Médecine de Nancy et Président du Comité National Contre le Tabagisme, explique que le tabagisme peut constituer une voie de contamination : “Il a déjà été démontré scientifiquement que les agents infectieux, tels que les bactéries et les virus, peuvent être transportés par le biais des particules fines contenues dans la fumée de cigarettes » alerte le médecin.
De ce fait, les fumeurs mettent davantage leur entourage en danger en cas d’infection : “Le fumeur porteur d’un virus peut, soit en toussant, soit en exhalant sa fumée, être contaminant pour son environnement”,précise Yves Martinet.
Qu’en est-il du vapotage ?
Si de nombreuses personnes affirment que le vapotage est moins dangereux pour la santé et comporte moins de risques, certains professionnels de la santé sont d’un autre avis : “A la place du monoxyde de carbone et de tous les produits irritants contenus dans le tabac, le vapotage fait entrer des solutés qui peuvent déposer des gouttes d’huiles sur la muqueuse bronchique. Ce n’est vraiment pas mieux pour l’état de nos bronches et les risques”, explique le Dr. Gabrielle Errard-Dubois. Un avis qui ne fait tout de même pas consensus. Pour Bertrand Dautznenberg, tabacologue et ex pneumologue à la Pitié-Salpêtrière, les risques de contamination par l’air sont « infimes ». Le secrétaire général de l’Alliance contre le tabac ajoute que « le vrai risque est surtout d’exhaler et de tousser en même temps ».
En ce qui concerne le risque de propagation de virus, Yves Martinet affirme que vapoter ne comporte pas moins de risques. Et pour cause, le pneumologue explique que “comme avec une cigarette traditionnelle, le nuage expiré contient des particules fines sur lesquelles le virus pourrait se fixer. Le vapoteur est donc un potentiel contaminateur si, dans ses poumons, ses bronches ou sa bouche se trouve le virus”.