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Groupe sanguin et coronavirus, un hasard génétique





D’après une étude chinoise, les personnes de groupe sanguin O sont mieux immunisées contre le coronavirus que les autres groupes. Elles ont un risque d’infection 33% moindre. A contrario, les personnes de groupe A ont 20% de risque supplémentaire d’être infectées. Cette inégalité s’explique par l’action des anticorps.


Les gens de groupe sanguin 0 sont avantagés face à cette crise de coronavirus © Getty / ER Productions Limited
Alors que les facteurs de sur-risques sont bien connus pour les personnes infectées par le virus – l’âge, les maladies cardiovasculaires et respiratoires, le diabète ou l’obésité – un nouveau paramètre pourrait bien désormais être pris en compte : le groupe sanguin. Telle est la conclusion d’une étude statistique menée par des chercheurs chinois, rattachés notamment à l’Université de Shenzhen. 

Ils ont observé que les personnes du groupe O avaient 33% de risque en moins d’être touchées par le nouveau virus, quand celles du groupe A avaient un sur-risque de 20% par rapport aux autres groupes sanguins. Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs qui ont fait paraître leur étude sur le site MedRxiv, ont étudié 2 100 personnes infectées par le virus, issues de 3 hôpitaux de Wuhan et Shenzhen, dont 10% étaient décédées et les ont comparées à 3 700 habitants de Wuhan non infectés. 

Un indice dès 2005 grâce à une équipe française
L’objectif était de voir si une relation entre le groupe sanguin et l’état sanitaire pouvait être faite. La réponse est oui. Sans distinction d’âge ou de sexe, le coronavirus semble moins toucher les personnes du groupe 0 que celles du groupe A. Ce résultat ne surprend pas Jacques Le Pendu, directeur de recherche à l’INSERM au laboratoire de recherche en cancérologie et immunologie Nantes-Angers (INSERM-Université de Nantes). “Ce n’est pas étonnant. Nous avions trouvé la même chose en 2003 pour le SARS sur une épidémie à Hong-Kong“, précise t-il. 

Son équipe spécialisée sur les virus de gastro-entérites s’était, en 2005, intéressée aux données parues à l’époque. Elles soulignaient cette différence entre groupes sanguins. Les chercheurs de l’INSERM s’étaient demandés quel mécanisme pouvait l’expliquer.

Des anticorps dans le rôle d’antiviraux
La réponse, mise au jour in vitro et publiée dans Glycobiology, se trouve dans les anticorps. L’étude s’attache à observer leur rôle au moment de l’infection par le virus. Les personnes de groupe sanguin O ont naturellement des anticorps Anti A et Anti B, ce qui constitue une double défense par rapport à celles du groupe A (avec seulement un type d’anticorps anti B) ou celles du groupe B (anticorps anti A). “Lorsqu’un virus est produit par une personne de groupe A, il va avoir la marque de ce groupe sanguin sur lui, la A et de la même manière pour une personne du groupe B. Une personne de groupe O, elle, aura des anticorps anti A et Anti B et pourra détruire le virus plus rapidement“, détaille t-il. 

Tout se passe au niveau de l’accrochage du virus avec les cellules-hôtes. Une fois entré dans l’organisme, le coronavirus ne peut se multiplier car les anticorps bloquent l’interaction entre la protéine S et son récepteur cellulaire, l’enzyme 2.

Le SRARS est un coronavirus et, compte tenu de sa proximité avec le COv2-19, le même mécanisme est vraisemblablement à l’oeuvre. Suivant notre groupe sanguin, nous développons des anticorps différents à partir de la naissance. Les personnes du groupe sanguin A auront des anticorps B, les B des anticorps A. Quant aux O, ils développent à la fois des anti A et des anti B. Une double défense en quelque sorte qui peut expliquer qu’ils dotent les personnes de ce groupe d’une immunité naturelle légèrement supérieure. 

Avantage au groupe O
Le groupe O est majoritaire à l’échelle mondiale (45%) et sa répartition à peu près semblable d’un pays à l’autre (hormis les aborigènes et inuit majoritairement du groupe O). S’il constitue un avantage contre le coronavirus pour ses membres, cela signifie qu’il permet de ralentir l’épidémie. Il n’empêche toutefois pas les personnes de ce groupe d’être infectées. Par une personne du même groupe et déjà contaminée. L’étude chinoise si elle montre un désavantage pour le groupe sanguin A (20% d’affinité supplémentaire au coronavirus) ne dit rien du groupe B. “Surement parce que l’échantillon est trop peu importante“, juge Jacques Le Pendu. 

Le rôle des anticorps pourrait désormais être utilisé comme arme contre la propagation du virus. S’il était possible de booster les anticorps, grâce à des probiotiques, le nombre de contaminations pourrait être réduit et avec lui, la lame de fond tant redoutée. 

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